vendredi 15 avril 2016

Communiqué de soutien du Collectif Citoyen Loossois à Jean Luc Munro, inculpé lors de l'opération sur le parking de la prison le 6 avril dernier





Le Collectif Citoyens Loossois dénonce l’intervention policière du mercredi 6 avril sur le campement de Roms légal de l’ancienne prison de Loos et apporte son soutien à Jean-Luc Munro, conseiller municipal EELV et membre du Collectif, qui a fait l’objet de violences policières.

Alors qu’il franchissait  la grille du camp à vélo, un policier lui a demandé de s’arrêter et un autre l’a poussé violemment et fait chuter, des membres du Collectif présents à la grille peuvent en témoigner. Alors qu’il venait de faire l’objet de violences, il a été mis en garde à vue  et à l’issue de celle-ci s’est trouvé inculpé de violences à agent, son vélo ayant été considéré comme « une arme par destination ». 

Lors des opérations de « resserrement » des cabanes et des caravanes ont été détruites et entassées à la lisière du camp. Des obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont également été distribuées aux familles bulgares au mépris des démarches d’intégration en cours.

Le collectif citoyens loossois est composé de citoyens actifs, de membres d’associations : ATD Quart Monde, Secours Populaire, CCFD terre -solidaire, William Penn, Ecoloos, et de membres de partis politiques PS, PC et EELV.

Opération sur le parking de la prison : Réponse du Collectif Citoyens Loossois au communiqué de Madame Voituriez




Suite au communiqué de presse de madame Voituriez, Maire de Loos, il nous semble nécessaire de faire valoir un droit de réponse pour rétablir certaines vérités concernant ses allégations.

« La commune de Loos, dit-elle, déplore à ce jour sur le parking de la prison environ 400 m3 de ferraille et de déchets inflammables de nature objectivement dangereuse. »

Ce qu'elle se garde bien de préciser, c'est que dans ces 400m3 il faut compter les gravats qu'elle a fait déposer  durant l'été 2014 près des installations bulgares, puis en février 2015 côté monténégrin. Il faut y ajouter tous les dépôts sauvages (certains contenant de l'amiante qui n'est pas un matériau de prédilection des Roms) faits par des artisans ou des particuliers peu scrupuleux et bien entendu les carcasses des caravanes détruites lors du « resserrement » d'avril 2016 ainsi que les restes des auvents en dur (en bois donc inflammables) des caravanes déplacées. Les ¾ de ces  déchets ne sont donc en aucun cas le fait des activités des familles vivant sur le campement. 

Nous tenons à ajouter que la mairie est restée sourde à nos appels lorsque nous lui avons demandé de l'aide pour débarrasser les abords du camp de ces dépôts sauvages dangereux pour la santé publique. Finalement, un nettoyage a bien été réalisé en janvier dernier... par les bénévoles du collectif  avec l'aide de personnes roms du terrain.

« Par ailleurs, ajoute madame Voituriez, la ville de Loos poursuit ses efforts d'intégration via les domiciliations effectuées par le CCAS, les accueils dans les écoles, dans les associations sportives ou d'alphabétisation hébergées par la commune dans ses locaux et via Apronet.»
 
Cette déclaration mérite quelques mises au point :
         L'intégration via la domiciliation ? Chacun sait pourtant que domiciliation (cela consiste juste à fournir une adresse postale) ne rime pas du tout avec intégration.
         Accueil dans les écoles ?  Madame Voituriez ne fait qu'appliquer strictement la loi et par ailleurs, force est de constater qu'il a fallu parfois plusieurs mois pour que les dossiers soient validés.
         Accueil dans les associations sportives ? En fait l'un des bénévoles du collectif a réussi à inscrire 2 enfants du camp dans une association de football et les y accompagne régulièrement. Ils y reçoivent d'ailleurs un accueil chaleureux de l'animateur sportif.
         Accueil dans les associations d'alphabétisation hébergées par la commune ? Comprendre : deux bénévoles de notre collectif font de l'alphabétisation sur le terrain et ont adhéré à l'association « Ecrivons l'avenir » basée à Loos pour y amener des jeunes afin de leur prodiguer eux-mêmes, une fois par semaine, des cours dans un local plus accueillant.
         Intégration via Apronet ? Renseignements pris, cette association n'emploie aucun habitant du camp de Loos.

« La ville de Loos, poursuit madame Voituriez, a également déposé, le 30 mars 2016, un dossier FSIL en préfecture de nature à permettre l'hébergement de deux familles ainsi qu'elle s'y est toujours engagée. » 

Il était temps !!! Depuis que nous le demandons... Par ailleurs, cette date  tombe justement quelques jours avant l'opération de « resserrement », juste à temps pour « montrer », après cette opération violente, une prétendue volonté d'intégration.

« Nous accompagnons aujourd'hui, termine enfin madame Voituriez, une troisième famille intégrée professionnellement et scolairement vers un logement social. » 

Bravo ! Ne voyez aucune ironie dans cette exclamation, nous sommes réellement contents qu'au moins une famille soit prise en charge et accompagnée... sauf qu'il ne s'agit en aucun cas d'une famille du terrain de Loos !

Notre conclusion, au regard de ces constatations objectives, est que finalement, toutes les actions positives envers les familles du camp viennent des bénévoles du collectif et non d'un plan mis en œuvre par la mairie. En revanche, le déversement de gravas sur le camp, la participation des forces de police municipale au resserrement du camp en « prélude à la fermeture du campement que le conseil municipal a appelé de ses vœux » ne nous semble guère témoigner d'une volonté d'accompagnement et d'intégration de ces familles. Ce communiqué de presse nous apparaît donc comme une suite de vérités tronquées.